Deux an après le coup d’État contre Alpha Condé, la Guinée vit une singulière transition politique marquée par la mise à l’écart des principales figures de l’ancien régime et de l’opposition.
Les nouvelles autorités militaires, qui ont promis de refonder l’État, ont créé la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief) pour traquer la corruption du passé. L’ancien Premier ministre Kassory Fofana et d’ex-ministres comme Ibrahim Kourouma ont ainsi été arrêtés.
Mais les leaders de l’opposition ne sont pas en reste. Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, figures de proue de l’ancienne opposition, ont préféré l’exil face aux risques de poursuites judiciaires. La plupart des ténors du parti d’Alpha Condé, le RPG Arc-en-ciel, sont quant à eux emprisonnés ou en cavale.
Conséquence : le paysage politique guinéen se retrouve aujourd’hui décapité de ses principaux leaders, laissant un boulevard aux partis secondaires. Le parti de Siaka Barry, hier proche d’Alpha Condé, ou les formations de Lansana Kouyaté et de l’économiste Ousmane Kaba pourraient en profité. Tout comme Bah Oury, exclu de l’UFDG, s’il obtient des soutiens.
Difficile cependant de prédire si cette recomposition sera durable. Tout dépendra du sort réservé par la junte aux figures historiques de l’opposition d’ici la présidentielle promise. Leur absence prolongée rebattrait les cartes de façon pérenne et obligerait une nouvelle génération politique à émerger.
Par Ibou Barry
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