Cet intérêt soudain d’une frange de la classe politique et de la société civile anarchiste, à un rejet et une critique systématique du discours du président du Conseil National de la Transition, Dr Dansa KOUROUMA, prononcé à l’occasion du lancement de l’atelier de formation des Conseillers Nationaux de la Transition sur le processus budgétaire, relève d’une mauvaise foi et d’un déni total, d’une tradition républicaine séculaire de « PRESENTATION DU DISCOURS DE POLITIQUE GENERALE DU GOUVERNEMENT ». Cela renvoi véritablement à des interrogations multiples, qui sont d’ordre institutionnel, juridique et fonctionnel du Conseil National de la Transition en cette période très historique de notre pays la Guinée.
EST-IL NECESSAIRE DE RAPPELER LES DISPOSITIONS CONSACREES DES ARTICLES 1 et 36 DE LA CHARTE DE LA TRANSITION ?
A mon avis oui ! Car l’article 36 définit et précise le cadre institutionnel de la Transition. Le Conseil National de la Transition et le Gouvernement figurent parmi les quatre organes de la Transition et ont chacun en ce qui le concerne une mission républicaine spécifique en soutien aux deux autres organes, en l’occurrence, le Comité National du Rassemblement pour le Développement et le Président de la Transition.
Egalement, l’article premier de la Charte de la Transition énonce des valeurs et principes qui doivent guider la Transition, ses Organes et l’ensemble des Personnalités à charge de la conduire. Aux nombres de ces valeurs et principes figurent la « RESPONSABILITE » et le « DIALOGUE »
Ainsi, au regard du principe de la Responsabilité, les personnalités en charge de la conduite de la Transition doivent prendre la dimension des fonctions qu’elles incarnent et l’exercer à travers un Dialogue institutionnel. C’est donc à juste titre que l’interpellation du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Mohamed BEAVOGUI, par le président du Conseil National de la Transition, Dr Dansa KOUROUMA doit trouver son écho.
QUID DU FONDEMENT LEGISLATIF DE LA PRESENTATION DE LA POLITIQUE GENERALE DU GOUVERNEMENT, PAR LE PREMIER MINISTRE A L’ORGANE LEGISLATIF ?
En effet, au-delà des interprétations laconiques et tendancieuses des dispositions de la Charte de la Transition, pour rejeter l’interpellation de Dr Dansa KOUROUMA, cette question trouve sa réponse dans la lecture croisée de l’article 59.2 de la Charte de la Transition du 27 septembre 2022, qui consacre que « Le Règlement intérieur détermine notamment : la composition, les règles de fonctionnement du Bureau du Conseil National de la Transition, le mode de désignation, la composition et la compétence des commissions, l’organisation des services administratifs et les règles de déroulement des débats. » et du Règlement intérieur (Loi organique N° 2022/001/CNT du 25 février 2022) à son Titre II : de l’organisation et du fonctionnement du Conseil National de la Transition, article 12.5 sur la Séance plénière, qui énonce « ELLE REÇOIT LE DISCOURS DE PRESENTATION DE LA POLITIQUE GENERALE DU GOUVERNEMENT, PRESENTE PAR LE PREMIER MINISTRE. »
LE CONSEIL NATIONAL DE LA TRANSITION A – T –IL LES ATTRIBUTS DU SUIVI DE LA MISE EN ŒUVRE DE LA FEUILLE DE ROUTE DE LA TRANSITION ?
Il est évident, et pertinent de se convaincre que le Conseil National de la Transition, dans sa mission « DE SUIVRE LA MISE EN ŒUVRE DE LA FEUILLE DE ROUTE DE LA TRANSITION » consacrée à l’article 57 de la Charte de la Transition, en est investi. Le suivi de la mise en œuvre entend la présentation de la situation de départ nécessaire au processus d’évaluation des actions du gouvernement. D’où tout l’intérêt de l’invitation du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Mohamed BEAVOGUI, à venir se prêter à cet exercice républicain qui ne peut que l’honorer dans la conduite et la coordination des politiques publiques dont il a la charge.