En Guinée, tout se passe actuellement comme si l’on cherchait à obliger le Président Mamadi Doumbouya à se porter candidat à la prochaine élection présidentielle.
Je m’adresse donc, avec respect mais franchise, à tous ceux qui, par zèle, calcul ou sincérité mal éclairée, multiplient les appels, les meetings et les campagnes pour le pousser à briguer un mandat.
Je voudrais le dire calmement, mais fermement :
on n’oblige pas un citoyen à être candidat.
Encore moins un Président de la République qui a déjà fait ses preuves, appris à connaître son pays et ses concitoyens.
La candidature à la magistrature suprême n’est pas un acte d’enthousiasme populaire.
C’est une décision de conscience, de responsabilité et de fidélité à la parole donnée.
Il ne s’agit pas de flatter un homme, mais de servir une Nation.
Bien sûr, le plébiscite de la nouvelle Constitution renforce la légitimité du Président Mamadi Doumbouya, surtout s’il décidait d’être candidat.
Mais aucun plébiscite ne justifie la contrainte morale ou politique.
Et aucun pouvoir n’a de sens lorsqu’il se construit sur la pression, la peur ou la manipulation de l’opinion.
Personne n’a attiré ou aiguisé l’attention du Colonel Mamadi Doumbouya face à la dérive antidémocratique d’Alpha Condé et de son équipe.
Personne ne l’a obligé à s’organiser pour renverser ce régime.
Et personne ne lui a dicté sa promesse d’officier, celle de défendre la République et de servir l’éthique publique.
C’est donc à lui seul, et à lui seul, qu’appartient la décision de revenir sur sa parole et de se porter candidat, ou de se retirer, en pleine conscience de ce que son mandat a apporté de positif comme de décevant.
Alors, qu’on cesse ces campagnes de propagande, ces mobilisations de circonstance, ces discours déguisés qui prétendent parler au nom du peuple.
Le peuple de Guinée n’a pas besoin d’être instrumentalisé.
Il a besoin d’être écouté et respecté.
D’ailleurs, posons-nous la question :
Combien parmi ces promoteurs agissent sincèrement pour le bien du peuple ou du Président lui-même ? Très peu, à vrai dire.
La plupart sont des hauts cadres et dignitaires qui craignent avant tout de perdre les privilèges et avantages liés à leurs fonctions.
Or, la Guinée ne se construira pas sur la contrainte morale ni sur la peur de perdre le pouvoir, mais sur la responsabilité, la cohérence et le courage de la vérité.
Qu’on laisse donc la décision au seul concerné, et que chacun se prépare à défendre, non pas un homme, mais les principes de la République,
avec ou sans le Président Mamadi Doumbouya.
Nous y reviendrons, le moment venu, après que l’intéressé se sera lui-même prononcé sur sa candidature.
Courage et confiance en l’avenir de la Guinée.
Cheick Oumar Traoré
Président de l’Organe Provisoire de Direction de l’Upag – les patriotes de Guinée.























