Le rĂ©cent scrutin prĂ©sidentiel du 24 mars 2024 au SĂ©nĂ©gal pourrait bien marquer un tournant dĂ©cisif dans le paysage politique africain. LâĂ©lection de Bassirou Diomaye Faye, avec 54,28% des suffrages exprimĂ©s selon les rĂ©sultats officiels provisoires, insuffle un vent de renouveau dĂ©mocratique sur le continent.
Cette large victoire au premier tour, loin devant son principal adversaire lâancien Premier ministre Amadou Bah, vient bousculer les vieux dĂ©mons du pouvoir Ă vie et de la prĂ©sidence monarchique qui gangrĂšnent encore trop souvent la classe politique africaine.
Dans de nombreux pays, les formations traditionnelles ont tendance Ă sacraliser des figures tutĂ©laires, perçues comme inamovibles Ă la tĂȘte du parti. Le SĂ©nĂ©gal vient de dĂ©montrer quâil est possible de rompre avec ces pratiques sclĂ©rosantes.
Le dĂ©roulement serein des Ă©lections, avant, pendant et aprĂšs le scrutin, tĂ©moigne de la maturitĂ© politique du peuple sĂ©nĂ©galais et de lâancrage des valeurs dĂ©mocratiques, dans la lignĂ©e des PrĂ©sidents Senghor et Abdoulaye Wade.
Avec cette alternance apaisĂ©e, le SĂ©nĂ©gal sâĂ©rige dĂ©sormais en modĂšle de dĂ©mocratie pour le continent africain et au-delĂ . En plaçant les idĂ©es avant les individus, ce pays ouvre la voie Ă une dĂ©mocratisation en profondeur de la vie politique africaine, trop souvent parasitĂ©e par les ambitions personnelles.
Si dâautres nations suivent lâexemple vertueux donnĂ© par le SĂ©nĂ©gal, lâAfrique pourrait bien connaĂźtre son propre « Printemps dĂ©mocratique » dans les annĂ©es Ă venir. Un vent de renouveau dont le continent a tant besoin pour rĂ©pondre aux immenses dĂ©fis du 21Ăšme siĂšcle.
Rédaction
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